Méthode de Lichtenberg

À la Schola Vocalis, vous apprenez à explorer l’instrument qu’est la voix et à mieux le comprendre afin de l’utiliser sainement lorsque vous parlez ou chantez. L’exploration de la voix s’effectue tant sous l’angle pratique que théorique.

L’exploration pratique passe par une observation sensorielle pendant que l’on chante un son. La capacité d’observer le son par les sens (l’ouïe, le toucher, etc.) est sans cesse approfondie et affinée. En effet, l’organe vocal étant par nature un organe subtil, il requiert une gestion tout aussi subtile qui ne peut s’acquérir que par une observation sensorielle – elle aussi subtile. C’est ainsi que l’on évite les problèmes de voix ou que l’on peut résoudre ceux-ci; vous pouvez aussi obtenir un plus grand confort lorsque vous chantez, même si vous n’avez jamais éprouvé consciemment de problème de voix précédemment (aspect préventif).

L’exploration théorique suit souvent une expérience pratique, mais peut aussi avoir lieu avant de chanter, voire pendant que vous chantez, sans pour autant enfermer l’expérience acquise dans un carcan rationnel. Le volet théorique comprend la compréhension de l’acoustique, ainsi que l’anatomie (construction) et la physiologie (fonctionnement) de l’instrument vocal. La théorie est nécessaire pour lever les “zones d’ombre” et nouer ainsi un contact plus conscient et plus efficace avec son propre instrument vocal. Cet instrument vocal est en effet invisible et est en ce sens très différent des autres instruments de musique. Il est dès lors nécessaire d’en identifier la “cartographie intérieure” et les composantes sonores intéressantes, afin de développer une plus grande efficacité.

L’approche de la Schola Vocalis se caractérise donc par une étroite corrélation entre pratique et théorie.

C’est le mécanisme d’autorégulation qui est la pierre angulaire tant de la pratique que de la théorie. Cette autorégulation, nous la connaissons dans des organes tels que l’estomac, le coeur, les instestins… qui possèdent en quelque sorte une intelligence propre et s’autorégulent donc sans intervention délibérée. Par la méthode de Lichtenberg, nous essayons de stimuler autant que possible cette autorégulation dans le larynx, parce que celui-ci est aussi en grande partie doté de ce type d’intelligence autonome. Il n’est pourtant pas toujours évident d’amener le larynx à s’autoréguler, parce qu’il est aussi dans une certaine mesure soumis au contrôle de notre volonté et peut donc être manipulé (p. ex.: en adoptant délibérément une position élevée ou basse du larynx). Ces manipulations sont évitées autant que possible à la Schola Vocalis; à l’inverse, on essaie, par des stimulations, de laisser le larynx s’autoréguler au maximum. Cette autorégulation autonome est en effet beaucoup plus subtile et plus en accord avec la structure raffinée et le fonctionnement du larynx. Elle est en d’autres termes plus saine que lorsque nous essayons nous-mêmes de diriger le larynx. En l’occurrence, plus la voix est fragile, plus il est important d’apprendre à admettre l’autorégulation, afin de réduire autant que possible la pression et la surcharge.

Par conséquent, cette approche se distingue par le fait qu’elle ne propose pas des techniques isolées qui viendraient se greffer sur l’utilisation actuelle de la voix. Elle s’efforce plutôt de développer pas à pas le propre potentiel de la voix et de le laisser s’exprimer et s’épanouir, grâce à cette autorégulation généralement peu connue.